Pour rappel, le Nutri-Score est un score qui évalue la qualité nutritionnelle des denrées alimentaires. Celui-ci est apposé sur les packagings de chaque produit vendu. Ce score a été mis en place en France pour la première fois en octobre 2017. Depuis février 2021, il existe un comité scientifique composé d'experts indépendants qui évalue l'algorithme du Nutri-Score pour le compte du comité de pilotage. Ce comité scientifique, dans son rapport de juin 2022, a proposé certaines modifications de l’algorithme du Nutri-Score afin d’améliorer ce dernier notamment concernant sa capacité à discriminer la qualité nutritionnelle des produits au sein de certains groupes d’aliments. Le 26 juillet dernier, ces modifications ont été adoptées par tous les pays utilisant le Nutri-Score (Belgique, France, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne et Suisse). C’est pourquoi, aujourd’hui, nous allons vous éclairer sur les modifications qui ont été adoptées concernant cet algorithme.
Comment fonctionne l’algorithme ?
Pour rentrer plus en détails, l’algorithme de calcul du Nutri-Score consiste à attribuer des points selon la teneur en éléments défavorables dans le produit évalué (énergie, sucres, acides gras saturés, sel) contrebalancés par des points pour les éléments favorables (protéines, fibres, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coque, huiles d’olive, de noix et de colza) afin d’obtenir un score nutritionnel final déterminant la lettre du Nutri-Score, du A en vert foncé au E en orange foncé.
Mais en 2021, le Comité scientifique a identifié et priorisé les domaines d’évolution de l'algorithme afin d’élaborer des modifications fondées sur des preuves scientifiques solides. Ainsi, différents scénarios de modifications de l’algorithme de calcul ont été testés : changement du nombre de points maximum attribués pour un élément favorable ou défavorable, modifications des seuils nutritionnels permettant l’attribution des points…
Quels sont les objectifs de ces modifications ?
Pour les poissons et produits de la mer
Objectif : Améliorer la classification des poissons gras pour que les consommateurs les identifient comme des aliments bons pour la santé puisqu’ils sont sources d’acide gras comme les oméga 3 par exemple. Mais aussi de permettre aux consommateurs de comparer les différentes formes de poissons entre elles (frais, fumés, panés…)
Nouvelle classification dans le Nutri-Score : Plus de poissons gras seront classés dans la catégorie A
Pour les produits céréaliers complet et raffinés
Objectif : Meilleur distinction entre les produits céréaliers complets riches en fibres et les produits raffinés
Nouvelle classification dans le Nutri-Score : Plus de produits complets classés A voire B que de produits raffinés
Pour les huiles végétales
Objectif : Amélioration de la discrimination entre les huiles végétales selon leurs compositions en acides gras
Nouvelle classification dans le Nutri-Score : Les huiles de noix, d’olive et de colza, plus riches en acides gras insaturées qui sont favorables à la santé seront désormais classées B et non plus C
Pour les produits sucrés
Objectif : Meilleure discrimination entre les aliments selon leur teneur en sucres, en particulier pour les produits très riches en sucres dont il convient de limiter la consommation pour des raisons de santé publique, pour les produits laitiers sucrés, comparés aux produits laitiers natures et pour les céréales du petit-déjeuner
Nouvelle classification dans le Nutri-Score : Les produits de mauvaise qualité nutritionnelle riches en sucres comme les céréales du petit-déjeuner, les pâtes à tartiner… seront classés en majorité D ou E
Pour les viandes
Objectif : Plus de distinction entre les viandes rouges, dont il est recommandé de limiter la consommation, et la volaille qui est à privilégier
Nouvelle classification dans le Nutri-Score : Plus de produits à base de volaille classés A contrairement aux produits à base de viande rouge davantage classés C
Pour les fromages
Objectif : Augmentation de la distinction entre tous les types de fromage
Nouvelle classification dans le Nutri-Score : Augmentation du nombre de fromages classés C (de 8 % à 15 % désormais), en particulier les fromages à pâte dure comme l’emmental par exemple qui est le plus riche en calcium
A noter que pour le moment ces modifications s’appliquent uniquement sur les aliments puisque le comité scientifique travaille toujours sur l’algorithme concernant les boissons. Celui-ci devrait être finalisé fin 2022. Et début 2023, le comité se penchera sur l’affinage du calcul de la composante « fruits et légumes » de l’algorithme du Nutri-Score. Ainsi, la mise en place du nouvel algorithme du Nutri-Score sera effective une fois que toutes les composantes de l’algorithme auront été révisées et adoptées.
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